Nous vous partageons l'article paru dans les DNA du 16 novembre 2023 :
Guewenheim
Voyage au centre de la terre à la faïencerie de la Doller
L'habitude est prise pour les fidèles et en devient rapidement une pour les nouveaux visiteurs de la faïencerie de la Doller qui a ouvert ses portes le week-end des 11 et 12 novembre à Guewenheim.
Pousser la porte de la faïencerie de la Doller, c'est s'assurer d'un voyage au centre de la terre. Établis depuis 1986 à Sewen, Pierre et Marie-Rose Schneider avaient, en 1995, fait le choix de s'implanter à Guewenheim pour poursuivre leur activité de facteurs de carreaux pour poêles en faïence.
En 2016, les fondateurs de la faïencerie de la Doller ont passé la main à leur neveu Thomas Lamey. Une véritable reconversion pour cet ingénieur en informatique qui s'est lancé plus de 1200 °C. Pas étonnant dans l'aventure avec sa compagne Élodie, alors chargée de communication. Depuis, le couple ne cesse d'explorer le monde des argiles et des émaux. Entre leurs doigts, grès, porcelaine et faïence de viennent céramiques uniques, fruits d'un travail de patience et de création.
En effet, du tour à la pièce finie, il peut se passer un mois. Un délai nécessaire d'abord au séchage, puis à la première cuisson à 1000°C, dite - biscuit, qui va imperméabiliser la céramique, à l'émaillage et enfin à la cuisson définitive à plus de 1200°C.
Pas étonnant dès lors que, lorsqu'un fermier-aubergiste se pique de commander tout un service de table, qu'il lui faille patienter un trimestre avant de pouvoir y servir sa cuisine. Mais l'at- tente est compensée par la pensée de se dire que chaque pièce, selon la façon dont le feu se sera amusé avec l'émail pendant la cuisson, sera uni que. Comme l'être humain, les céramiques ont toutes leur ADN propre.
Et cette magie associant al chimie et créativité fascine de plus en plus. Surtout depuis les confinements successifs qui ont suscité nombre de vocations manuelles. Pour y répondre, Thomas et Élodie proposent des cours, louent des tours et mettent leur four à disposition pour cuire les pièces faites chez soi.
Messagers de l'émail
Ils vendent aussi les indispensables pains d'argile nécessaires à cette pratique en vogue. Une vogue qui ne se dément pas à en juger par la fréquentation de la faïencerie ce week-end à la faveur de ses portes ouvertes. Qui était venu chercher son pain d'argile, qui un conseil pour réaliser une pièce, qui simplement échanger avec les maitres des lieux.
Une façon aussi pour le couple de satisfaire une clientèle incapable de venir la semaine, mais également de mettre en lumière son travail créatif à quelques encablures des fêtes de fin d'année. Décorations, photophores, lampes, nœuds papillon... : un sapin de Noël ne suffirait pas à abriter toutes les idées de cadeaux exposées sur les étals et les étagères de la faïencerie de la Doller, pour le plus grand bonheur de ces messagers de l'émail... Frédéric Stenger